Je crois que Stéphane de Groodt s’est un peu perdu dans la jungle de son talent : après Voyages en absurdie et Retour en absurdie, que j’avais parcourus et qui me semblaient montrer l’ampleur de son talent, cet ouvrage paru chez Plon est plus que modeste : De Groodt nous propose quelques textes sur des expressions, en maniant les mots comme il sait bien le faire, mais l’ensemble est très inégal, quelques passages sont très bons, la plupart sont au mieux corrects mais le plus souvent médiocres. Je me suis ennuyé à la lecture de ce recueil, et j’ai même parfois été agacé tant certains textes sont tirés par les cheveux, certains passages ou jeux de mots produits au forceps.
Et on n’est pas loin du foutage de gueule, à se demander même s’il ne s’agit pas de nous vendre du papier… En effet, le bouquin fait 200 pages mais certaines pages ne comprennent qu’une expression suivie de deux à quatre lignes. Bref, au final, mis en page différemment, le bouquin ferait peut-être 50 pages à tout casser, d’autant plus que les dessins, peu nombreux, sont pour la plupart sans intérêt…
On appréciera quand même certains passages, allez, pour le plaisir, je vous en mets qui est très bien, p 39, pour l’expression « prendre son pied » :
C’est une question de bienséance. Il est toujours préférable de
prendre son pied plutôt que celui de son voisin, au risque de se
prendre sa main dans la gueule, ce qui n’est pas le pied…
Mais on notera au passage que l’auteur reconnaît p 122 l’ampleur de la supercherie, pour l’expression « s’astiquer la mouflette en vitrine » :
Expression trop peu usitée, voire pas du tout, et pourtant très utile
quand il s’agit de remplir un vide par manque d’inspiration en
espérant que le lecteur ne se rende compte de rien.
Voilà, une page pour ça… L’inspiration n’a pas toujours été au rendez-vous pour cet ouvrage. Mais ne jugez pas De Groodt sur ce bouquin, il peut faire bien mieux !
En tout cas, je suis bien content de l'avoir trouvé dans une boîte à livre (et de ne pas avoir mis 14 euros dedans). Et pour être dans le ton du bouquin, je finirai par une piteuse adresse à l’auteur : ce bouquin, Stéphane, c’est de la Groodt en barre…