Ce livre est le plus grand chef d'œuvre littéraire sur la Mère jamais écrit ('la Promesse de l'Aube' suivant peu après). Albert Cohen y partage ses souvenirs de sa mère avant son décès, raconte la souffrance qui y est liée qui, loin d'être une souffrance magnifiée, christique, est une souffrance bilieuse, amère, abjecte, pas noble en somme. Les détails, les anecdotes, la description de sa maman sans complaisance, aussi sainte que ridicule, touchante finalement, achèvent de nous rappeler à tous notre propre mère, et surtout de nous faire prendre douloureusement conscience qu'elle est éphémère. Le tout dans le style incantatoire, virtuose, poignant de Cohen.
Une précaution toutefois : la lecture de ce livre peut entraîner des comportements irrépressibles, comme d'immédiatement téléphoner à sa maman pour dire qu'on l'aime, ou de fondre en larmes (plusieurs fois).
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