Confessions d'un enfoiré plein aux as.
Alors qu'il purge une peine de prison pour escroquerie et autres joyeusetés, l'ancien courtier Jordan Belfort, créateur de la société Stratton Oakmont et surnommé affectueusement "le loup de Wall Street" , décide de rédiger ses mémoires, de revenir sur les évènements l'ayant conduit derrière les barreaux, n'omettant aucuns faits mais en modifiant cependant quelques noms.
Dès les premières pages, "Le loup de Wall Street" happe le lecteur pour ne plus le lâcher, le plonge dans un univers totalement surréaliste et pourtant bien réel, une sorte de Sodome et Gomorrhe moderne et capitaliste, où les apparences et la manipulation des chiffres et des actions boursières règnent en maîtresses absolues au milieu du stupre et de la luxure, entre cocaïne et prostituées, entre coups bas, mensonges et trahisons, le tout sur fond de partouze et de Dow Jones.
Fascinant retour sur soit d'un homme n'étant plus que l'ombre de ce qu'il fut, "Le loup de Wall Street" ne cherche jamais d'excuses et encore moins un quelconque pardon, présentant tout simplement son héros comme un enfoiré irresponsable jouant avec les dollars et les vies humaines comme il le ferait de simples jouets, un grand gamin certes brillant mais autodestructeur et parano, gangrénant tout ce qu'il approche au nom de la réussite et du pognon.
Un portrait incroyablement lucide parvenant même à émouvoir dans ses instants plus intimistes, qui se lit comme un véritable thriller boursier auquel on aurait ajouté un soupçon de polar mafieux dans le plus pur style des "Affranchis", le parcours de Jordan Belfort ayant des résonances plus que troublantes avec celui de Henry Hill. Pas un hasard si Martin Scorsese en a signé l'adaptation cinématographique.