Tu m'as un peu paumé sur la fin Hermann, avec tes délires ultra-métaphoriques, ultra-méthamphétamines, ultra-relous. Ta propension au fantastique (Le Traité du Loup des Steppes, les personnages qui savent tout genre Hermine sait qu'il s'appelle Hermann, euh Harry, les messages type deus-ex machina permettant de relancer Harry ex. la porte et le vestiaire, et bien sûr toute la dernière partie sous acide) me brise menu, tout comme tu deviens lassant à t'astiquer sur les philosophies orientales avec un ton suffisant. Tes personnages débitent des grandes paroles mais ils ne paraissent alors justement pas vivants pour un sou.
C'était un peu nul que sa résurrection provienne d'une femme (dans le sens, trop cliché), on dirait un gros fantasme de ma part c'est dire l'originalité. Et ça sonne tellement peu vraisemblable, surtout quand l'autre Marie se met à le kiffer. Le loup Harry est franchement antipathique ("Ouinnn j'aime rien, les gens sont des nullos, la radio c'est une aberration dénaturant la Musique, la science c'est caca. Tout le monde est inférieur à moi, ils sont si stupides, pourtant j'ai jamais rien fait de ma vie ouais parce que je me dis artiste mais à part quelques vers j'ai rien produit, non vraiment les gens sont insignifiants et fainéants, cette dernière remarque et tout à fait valable vu que j'en branle pas une de la journée" (parait que l'abstention à l'onanisme favorise la concentration psychique pour une libération de l'esprit selon les pratiquants bouddhistes, ça te réussit pas trop mon coco on dirait).
Blablaba oui le propos du bouquin est plus l'existentialisme que le nihilisme, il va commencer à revivre et tout mais bon il continue quand même à s'entendre parler (même si c'est pour se descendre) et à être hautain. Après je comprends pourquoi le peuple Sens critique apprécie autant, moi-même je me suis un peu retrouvé (en drastiquement moins radical) en ce loup, avec ce genre de raisonnements/questionnements (en moins malins). Ce qui m'énerve particulièrement chez les intellectuels de la sorte, c'est leur parler vague faussement intelligent (pas qu'il ne soit pas intelligent, mais qu'il se complexifie vainement pour se sentir supérieur alors que cette complexité n'ajoute rien à la compréhension, au contraire), cf. sa réponse à la nana qui lui disait ne pas comprendre (et je la comprends) les Immortels ou le Théâtre Magique, en préambule.
Reste que le bouquin foisonne de réflexions philosophiques intéressantes et il n'est pas si désagréable à lire passé l'introduction cry me a river et malgré le mysticisme latent ainsi que l'entrée bordélique dans ce Dream Theater (cette hallucination psychédélico-introspective pourrait tenir du génie mais je bloque parce qu'elle est présentée comme allant de soi et que c'est n'importe quoi de l'avoir introduite/rendue possible par Pablo, qui d'ailleurs sait tout ce qu'y a vécu Harry (exactement ce qui m'agace, quand les personnages sont grave omniscients), c'est Dumbledore et toi Potter ou ça s'passe comment. Les passages liés au contexte (époque) du bouquin sont appréciés, tout comme les personnages féminins "indépendants".
Ne devenez pas un Loup des Steppes, lisez Le Loup de Steppes.