Dans un ministère russe, Alaki Akakievitch Bachmatckine est employé copiste, un homme sans grande distraction. Le froid piquant le fait s’interroger sur l'état piteux de son manteau déjà rapiécé, qui prend à certains endroits "la transparence de la gaze". Son tailleur Petrovitch l'invite à en acheter un neuf. Akaki qui ne peut se résoudre à changer de manteau pense que cette proposition est un effet de sa mauvaise humeur du tailleur et revient en vain le dimanche suivant. Il ne sait pas où trouver l'argent nécessaire et se résout à réduire ses dépenses pendant une année. dés lors, il rêve de son manteau. Une fois la somme réunie, il achète avec Petrovitch un drap de premier choix, de la doublure en calicot. La confection prend deux semaines. La sensation du manteau neuf sur ses épaules le plonge dans un immense ravissement. Ses collègues le complimentent et le sous chef de bureau donne pour lui une soirée en l'honneur du manteau durant laquelle il parade et s'en réjouit. Mais lorsque tard dans la nuit, il rentre chez lui, il fait une mauvaise rencontre. Des individus moustachus le dépouillent de son manteau sous le regard absent d'un garde de ville qui lui recommande de s'en plaindre au commissaire. Cette affaire de vol émeut presque tous ses collègues. Il se résout à en parler à un personnage important, extérieur à son service, à qui l'on ne peut en principe s'adresser que par la voie hiérarchique. Il est alors tancé vertement et tombe malade. A sa mort, la rumeur du spectre d'un fonctionnaire apparaissant la nuit pour reprendre son manteau volé inquiète les passants qui se font dépouiller, jusqu'à ce que le haut fonctionnaire en fasse personnellement les frais.
Ces nouvelles seraient peut-être des récits de rêves. Une anecdote, entendue au début des années 1830 pourrait aussi être une source du Manteau. Un fonctionnaire se serait en effet acheté un fusil, au prix de grandes économies et l'aurait accidentellement perdu en barque dès sa première partie de chasse. Il en serait tombé malade et n'aurait été sauvé que par la compassion de ses collègues qui se seraient cotisés pour le dédommager.
Gogol a composé ces nouvelles, malgré la censure. Parmi les passages supprimés il s'en trouve deux qui évoquent la corruption des personnes de l'administration. Le nez a connu plusieurs versions. Dans Le Manteau, le narrateur évite de nommer le Ministère concerné.