Tu sais, je crois que j’ai pas fait exprès, mais au fond je savais que j’allais trouver un peu du Paradis perdu de Milton dans ce recueil de poésie. Et je sais pas pourquoi, mais je peux te dire maintenant, ça m’a fait un bien fou de connaître la référence.
Parce que ce recueil est compliqué, mais bourré de sarcasmes, de pépites à piocher par-ci par-là. Il rejoint Milton dans sa vision d’un Satan libérateur, qui fait copain-copain avec le poète et qui rend les portes de la perception presque limpides tant que tu te forces à relire plusieurs fois certains vers.
(mais en vrai c’est pas grave de relire bicause le recueil est très très court).
Je sais pas pourquoi je kiffe autant cette prose quasi religieuse et poétique, peut-être parce que même de ce que je comprends en surface, je me dis que Blake devait être un sacré coquin pour se foutre autant de la gueule du puritanisme anglais de ce XVIIIe siècle où semble pointer une Révolution évidente, et dont il voudrait nourrir de feu pour les futures Lumières.
Faut pas avoir peur de se casser les dents sur des textes dont on va rien biter dans la vie, parce que je crois que le cerveau enregistre malgré tout certaines choses et finit par apprivoiser les mots dans lesquels on pensait ne jamais pouvoir rentrer.
Wah. C’est le genre de texte qui te fait regretter de pas avoir fait d’études en littérature, je te jure. Ça donne envie de caresser la folie dans les vers, et de se lover dedans une fois qu’on en a bu l’essence.
Feu si t’es cap ! Cette édition bilingue est terrible et du coup ça m’a donné envie de lire la traduction faite par André Gide.
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