Ce livre m’a vachement collé aux fesses.
Je me souviens, c’est la documentaliste de mon lycée qui m’a sorti ce livre quand je lui demandais des recommandations. Avec un large sourire, elle me chantait les louanges de ce livre visionnaire, ce chef d’œuvre de la littérature qu’il faut avoir lu au moins une fois dans sa vie. Pas trop emballé, je me suis forcé et j’ai souffert.
Les trois premiers chapitres ne faisaient que raconter le fonctionnement d’une usine de création d’humains sans réel intrigue. C’était de la description, c’était pas franchement bien écrit ni même expliqué, et très vite, j’étais perdu dans cette avalanche d’explications incompréhensibles pour moi. Au bout d’un certain temps, je voyais un certain intérêt à ce livre quand enfin, une intrigue se mettait en place à travers le personnage de Bernard, aussi intéressant qu’insupportable.
Mais j’en ai eu marre et j’ai fini par abandonné ce livre trop compliqué pour moi (faut dire, je faisais pas beaucoup d’efforts aussi).
Le Meilleur des Monde était donc le livre pas fini que je devrai sans doute relire un jour parce que comme le disait la documentaliste de mon lycée « il faut l’avoir lu au moins une fois dans sa vie ».
Une année passe, et je me retrouve en filière littéraire. Entretemps, j’ai eu le temps d’entendre parler de 1984, et je me dis que ce serait sympa que je m’y mette. Mais c’est sans compter sur ma prof de français qui nous demanda de lire « Le Meilleur des Mondes ». Dans mon mécontentement (j’avais vraiment pas envie de relire ce livre), ma prof ajouta : « j’ai hésité à vous donner 1984, il est meilleur mais bien plus compliqué à lire ». De quoi amplifier ma rage intérieure.
En gros, je voulais lire 1984, tout le monde me recommandait 1984, mais je me retrouvais coincé avec ce foutu « Meilleur des Mondes » qui ne représentait aucun intérêt à mes yeux.
Encore une fois, je me suis retrouvé sous cette avalanches d’explications « visionnaires ». Mais une chose avait changé : je comprenais enfin comment marche le monde imaginé par Huxley. Je comprenais enfin que les Epsilon étaient inférieurs aux Alpha, je comprenais enfin ce que représentait le sauvage face à cet étrange monde où tout le monde est heureux grâce au « soma », sorte de médicament/drogue.
Cette nouvelle lecture m’a donc permis de voir ce livre sous un nouvel angle. Certes, l’univers imaginé par Huxley est parfaitement construit. L’auteur avait une idée précise du monde qu’il voulait nous faire explorer. C’est une vision réaliste et surtout juste de notre monde.
Mais y a un hic. « Le Meilleur des Mondes », c’est un univers grandiose, mais c’est aussi une histoire pas franchement intéressante et pas vraiment bien raconté. C’est simple, l’écriture d’Huxley n’accroche pas le lecteur au livre. On ne ressent pas d’enjeux dans le récit, il n’y a pas de rebondissement. En fait, le livre est tristement plat. C’est dommage, parce que dans l’effet, l’histoire, les personnages, tout à une utilité au propos livré par Huxley, mais c’est pas intéressant en tant que récit.
Ce que j’en retiens de ce livre, c’est une grande capacité, une excellente distopye, gâché par une écriture faiblarde et une histoire vide. Ce qui m’emmerde davantage, c’est de voir une multitude de gens fascinés par le propos de Huxley tandis que moi, rien ne m’atteint. Ce n’est pas de la jalousie, c’est ce sentiment d’avoir raté quelque chose.