Contenu hautement spoilateur et traversé d’opinions politiques.
Ici vous pouvez spoiler !
Un livre comme celui-là demande une critique qui n’est pas simplement portée sur la forme. La tendance que j’ai souvent pu entendre qui consiste à considérer l’ouvrage comme un oracle pour notre monde tout comme le ton du livre en général expose celui-ci à une critique de ses chances de réalisation, de la qualité de la prévisions. Cette critique prendra comme axe uniquement cette deuxième manière de commenter. Évidemment nombre des idées du livre sont grossières et évidentes dans l’impossibilité de leur réalisation, je ne traiterai pas ces idées. Le but est plutôt de prendre en compte les aspects qui font peur aux personnes qui déclare que cette prévisions se réalise, commence à se réaliser ou se réalisera. Je sais que le contexte d’écriture du livre est différent de celui dans lequel je le critique bien entendu.
L’auteur dépeint un monde dans lequel les membres de la société sont très soudés et liés par des rituels de corps et d’esprit et c’est pour moi la principale différence avec le chemin qu’a pris notre société et ce sous plusieurs points que j’expose par la suite. Aujourd’hui nous avons besoin de décider pour nous mêmes sans que personnes ne nous impose quelque chose. C’est ce qui rend complex les rituels servant à unir les gens qui seraient rapidement vus comme des obligations du gouvernement. L’individualisme de nos sociétés rend difficile les options de ce genre.
Stabilité
Un premier aspects du monde dépeint par Aldous Huxley est sa stabilité en général mais spécialement sa stabilité dans les classes sociales. Les gens y sont conditionnés à apprécier les inégalités de traitement, à accepter leur statut et leur travail plus pénible que celui d’un autre. Cette acceptation est réaliste dans un monde dans lequel elle est effectivement programmée depuis la naissance ce qui pour moi n’est pas quelque chose à quoi on peut s’attendre non plus - Avis que j’expliquerai plus tard. L’idéologie dans laquelle s’orientent nos sociétés sont plutôt portées sur l’idée que nous sommes responsables de notre niveau de confort dans la société et que nous pouvons gravir les échelons en y mettant de nous mêmes. Les classes ne sont donc pas figées, elle sont au contraire floues et niées. La mobilité sociale ou plutôt l’impression de mobilité sociale fait pour moi trop partie de notre société pour qu’elle disparaisse totalement dans le future. De plus cette mobilité force un traits qui contredit encore une fois les prévisions de l’auteur, c’est que la possibilité de gravir ces échelons est un acte qui demande de l’égoïsme, un acte intéressé et solitaire qui donc contredit aussi les possibilités d’un monde communautaires et faussement soudé comme dans le récits.
Internet et le plaisir
Oser la comparaison entre notre société ou notre future société et celle du livre, c’est peut-être considérer internet comme ayant le même effet que le conditionnement hypnopédique du livre. A savoir la création d’un monde où les individus sont guidés, dirigés dans leur décision par le plaisir, le bonheur. Alors Internet n’a pour moi pas la puissance du conditionnement comme dépeint dans le livre. Sa façon d’agir ne crée pas la même contrainte. Il augmentera peut-être les mécanismes d’imitations entre les personnes mais ne peut créer de toutes pièces un besoin. Évidemment les hauts lieux de la mode crée la demande en vêtements mais on pourra toujours avoir un certain recul face à la publicité. Dans le meilleure des mondes les individus se font avoir continuellement par les mêmes attractions, dans la réalité il me semble que si la publicité ne se réinvente pas, elle devient prévisible et inefficace. Il y a donc dans l’ouvrage une illusion de pérrenité.
L’individualisme de nos sociétés intervient encore une fois pour contredire cette vision d’un monde gouverné par les plaisir dans l’optique du livre où tout le monde désire la même chose. En effet à mon sens, à notre époque déjà, on veut ne pas se ressembler, il y’a une volonté d’être unique. Dans le livre, tous les membres de la société souhaitent aller voir les mêmes films et faire les mêmes choses. C’est pourtant bien parce qu’ils y ont été conditionnés. Sans un tel conditionnement, la volonté d’être différent des autres prend à mon sens le dessus. Par conséquent, il est difficile de gouverner un monde en espérant lui offrir tous ce qu’il a à demander.
Naissances
Un dernier aspect faisant peur est la naissance artificielle et par extension la condition sine qua non d’un monde contrôlé comme dans le meilleur des mondes. Il est effectivement problématique si l’on décide à l’avance comment sera un futur né car tous les aspects problématiques décris précédemment deviennent réalisable. On peut néanmoins imaginer ce futur où l’on considère que les naissances ne peuvent pas être contrôlées lorsqu’elles sont vivipare. Ainsi, en voulant éviter une surpopulation on commencera à limiter le nombres d’être humains en ne permettant les naissances que lorsqu’elle seront in vitro. Cependant j’imagine qu’elle ne pourra pas être régie par un état de manière centralisée. Chacun mettra le prix qu’il pourra pour obtenir le meilleur être. Y aura t’il alors des limitations dans la tailles par exemple? Voudra-t-on dès lors tous la taille maximale? Que restera t’il alors pour rendre sont bébé diffèrent/supérieur aux autres?
Ainsi bien qu’il y ait des légères resemblances, lorsqu’on fait l’amalgame entre notre avenir et le système décrit par Aldous Huxley, on grossit le trait et on exagère la ressemblance. Le lecteur avant de crier à la dictature en comparant nos sociétés pourra rester sur d’autres inquiétudes plus actuelles qui ne demandent pourtant pas la lecture d’un livre.