Un livre beaucoup plus court que son prédécesseur, mais tout aussi dense. Même si l’action y est cette fois-ci beaucoup moins présente, Herbert prendra soin de développer son univers, l’étendant encore plus et mettant en avant les conséquences directes de la présence de Paul à l’Empire. La géopolitique y jouera un rôle toujours aussi important, mais cette fois-ci, la religion y prendra une part encore plus importante, car l’idée est vraiment de conclure l’arc de Paul et de le diviniser. Et le livre y réussit à merveille. Même si son rythme sera par conséquence parfois latent, suspendu dans un état de transe, il suivra cette vision avec une efficacité redoutable, jusqu’à sa conclusion très satisfaisante.
Le roman fonctionne très bien, et on se laisse replonger très rapidement dans le style foisonnant de Herbert. Les évènements s’enchaînent assez vite en soit, et pourtant la densité d’information qu’on nous révèle, d’introspections des personnages, fait qu’on aura l’impression de se perdre dans un roman fleuve. Pourtant, encore une fois, Herbert réussit à tenir son histoire et à la mener là où il a prévu de l’y emmener. Comme je le disais, il aborde plus en détail l’importance de la religion dans l’univers de Dune, avec le personnage d’Alia mais aussi la destinée de Paul, et c’est intéressant comment on peut y voir son impact. Est-ce une critique des guerres saintes ? Difficile à dire, mais on y voit clairement les conséquences.
Un film très intéressant. Certes, il n’y a plus l’effet de surprise et on pourrait presque le voir comme un épilogue du premier tome, plus qu’une nouvelle aventure à proprement dit. Cependant, Le Messie de Dune n’en reste pas moins tout aussi efficace et passionnant, confirmant le statut incontournable du cycle de Dune au sein de la SF.