Le Meunier hurlant par Am3ni
Le Meunier hurlant est le 3e livre d’Arto Paasilinna que je lis, et le moins captivant.
Arto Paasilinna n’a déjà pas un style qui permette à lui seul d’emporter l’adhésion, le thème abordé a donc une place particulièrement importante (le suicide dans "Petits suicides entre amis" ou la fin du monde dans "Cantique de l’apocalypse joyeuse" ). Qu’on ne me fasse pas dire ce que je n’ai pas dit, le style est agréable, sans chichis et recèle tout de même quelques pépites :
"Huttunen se sentait comme un prisonnier sans crime, condamné sans jugement. Il n’avait rien – pas de droits, pas d’obligations, pas de choix. Il n’avait que ses propres pensées, sa soif sauvage de liberté qu’il n’avait aucun moyen d’apaiser."
Les personnages sont à l’image du style, très simples. Chacun a un trait de caractère : le paysan borné, le bon gars, la femme amoureuse, le médecin incompétent,… Cette simplicité est même plutôt agréable. L’avantage de tout ça, c’est que le livre se lit très vite et avec plaisir.
De quoi parle Le Meunier hurlant ? Si on va plus loin qu’un meunier qui hurle bien sûr. Et bien d’un meunier qui… euh… aime hurler certes, mais aime aussi imiter les animaux (en y mettant beaucoup de coeur), s’emporte facilement, est imprévisible,… Bref, le meunier hurlant est différent. Evidemment, dans son trou paumé les villageois le voient d’un mauvais oeil et finissent par lancer la chasse aux sorcières. Le monsieur, même si chacun le reconnaît comme compétent, n’entre pas dans la norme donc collez-moi ça à l’asile. Sympa.
Différents lieux sont mis à contribution : le village, l’asile, la forêt environnant le village. Les situations varient donc pas mal (passer d’American Horror Story : Asylum à Robinson Crusoé, ça vous dynamise un récit en moins de deux). On croisera toute une galerie de personnages, jamais très développés, qui se divisent toujours en deux camps : les amis/sympathisants du meunier et les empaffés étroits du citron incompétents, malveillants et sournois.
Le tout est plutôt agréable à la lecture mais, malgré un récit bien structuré, souffre de quelques longueurs.