Le Meurtre de Roger Ackroyd par Pelomar
Un peu de silence les mioches ! Toi là-bas, ferme la porte. Et arrête de te gratter les couilles, c'est dégueulasse. J'ai dit silence ! Bon, bienvenue dans ce premier cours sobrement intitulé "Bases Narratives du Roman Policier".
Quel est le boulot d'un roman policier ? Baissez vos connes de mains, c'était une question rhétorique, vous êtes encore beaucoup trop débiles pour connaitre la réponse. Le boulot d'un roman policier, c'est de baiser le lecteur. De le baiser bien profond. Ou de le surprendre, pour les saintes nitouches. Si, arrivé à la fin du bouquin, votre lecteur se sent satisfait de la résolution de l'enquête, si la conclusion correspond à ses attentes, alors c'est que vous avez fait de la bonne grosse merde. Vous avez chié dans la colle. Vous vous êtes ramassés par terre en vous vomissant sur le tapis. Capiche ? Il faut bousculer ses habitudes, l'enfiler par ou il ne s'y attend pas, faire de l'omelette avec les conventions du genre.
Mais attention, tombez pas non plus dans l'excès inverse, me faites pas comme ces fils de pute des Experts ou comme l'autre crétin de Sherlock Holmes : surprendre le lecteur, c'est pas le prendre pour un con. Tout doit se tenir, tout doit être logique, tout doit s'imbriquer. Le lecteur doit être surpris, mais aussi dégoûté de ne pas y avoir pensé lui même. Le coup de trouver une cassette vidéo avec le film du meurtre a 3 pages de la fin, on évite, merci.
Comment ? Ben évidemment que c'est difficile de concilier les deux, si c'était facile vous pensez bien que je me casserai pas le cul à enseigner à une bande de rats de bibliothèques puceaux, je serais beaucoup trop occupé a écrire mon 57ème best-seller tout en sirotant un Cuba Libre à La Havane.
Bon, ce sera tout pour aujourd'hui. Pour la semaine prochaine, vous me lisez "Le Meurtre de Roger Ackroyd", d'Agatha Christie. Et prenez-en en de la graine.
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