Aucun spolier
À la lumière des accusations visant l'abbé Pierre, une lecture comme Le Moine sonne particulièrement juste dans ce qu'elle a d'intemporel. Connu dans la sphère littéraire comme un classique du genre gothique, le roman est aussi sans aucun doute un classique de l'anticléricalisme. C'est ce qui rend délicieusement juste le récit de ce moine mauvais jusqu'à l'os, de ces sœurs tortionnaires ; parce que si l'église catholique, toute conservatrice qu'elle est, reste inchangée depuis des siècles, il en va de même pour les reproches qu'on peut lui faire. C'est évidemment une exagération, certaines choses ne sont plus d'actualité, mais le roman arrive tout de même à résonner à notre époque.
Pour ce qui est purement de l'histoire, l'intrigue principale comme la secondaire ont captivé mon attention. Si le chapitre 3 est lent et mortellement ennuyeux (un des rares défauts du livre), je n'ai plus pu m'arrêter de lire dès le chapitre 4. J'étais investie dans les histoires et très attachée à beaucoup de personnages. Tout est juste, tout est à propos, tout tombe toujours bien.
Autre chose appréciable, les scènes de v*ol sont suffisamment percutantes, sans pour autant avoir l'air d'être écrites parce que l'auteur est un bandeur qui veut avoir l'air edgy en décrivant en détail et de façon perverse et voyeuriste un abus. Les mecs qui adorent écrire ce genre de scènes rendent la lecture insupportable. Ce n'est pas le cas ici.
Pour les défauts, j'ai déjà brièvement parlé du chapitre 3, trop long, incompréhensible et ennuyeux. Un chapitre pas ouf sur 12, ça va. Sinon, j'ai lu que le récit comprenait des incohérences. Si c'est le cas, elles m'ont échappé.
L'écriture de certains personnages féminins est parfois un peu sexiste, mais pour l'époque, je m'attendais à largement pire. Ça n'a donc pas perturbé ma lecture.
Une narration qui tient en haleine et un message pertinent bien délivré. À lire sans attendre.