Le préalable donné dans l'introduction étant d'avoir lu les trois critique de Kant pour pouvoir commencer ce livre (ainsi que la "Quadruple racine"), cela faisait longtemps que j’attendais de pouvoir le lire. Et je n'ai pas été déçu. Les quatre livre qui composent "Le monde" sont passionnants, et les suppléments traitants de sujet aussi divers que l'harmonie et la mélodie dans la musique, le ridicule, l'instinct industriel des fourmis et des abeilles, la folie, l'histoire, ou d'une métaphysique de l'amour d'une autre époque.
Le système est dense, et le désir de Schopenhauer de ne pas se répéter le poussant souvent à répéter qu'il ne veut pas se répéter, les renvois sont parfois nombreux et durs à suivre. Mais contrairement à Kant, il n'hésite pas à abonder d'exemples et à revenir souvent sur les principes du livre : la phénoménologie et la pulsion de vie platonicienne. De là il tire une épistémologie, une ontologie, une esthétique et une éthique, ou l'on sent l’influence de Bouddha, Jésus et Platon.
Si parfois les passages les plus dense de métaphysique allemande que nous livre Schopenhauer peuvent être un peu abscons, le tout reste un ensemble de philosophie instinctive, claire, et surtout construite autour de principes simples et constants, que l'on retrouve souvent dans l’œuvre de l'auteur.