Le Monde de Narnia compile sept volumes proposant chacun une intrigue avec un début et une fin mais qui restent tous reliés les uns aux autres et se se suivent de manière chronologique (avec de sacrés sauts dans le temps tout de même... quoique... mais ne spoilons pas).
Le narrateur nous conte l'histoire d'enfants ayant accès à un monde parallèle crée par un lion majestueux du nom d'Aslan, dans lequel les animaux parlent et réfléchissent comme les humains dans notre monde. Mais cet univers bâti comme un havre de paix est menacé par un mal prenant la forme d'une sorcière blanche.
C'est le début d'un récit fantastique, parfois rappelant Tolkien, parfois les contes pour enfants et aux atours bibliques surprenants. En effet la figure d'Aslan rappellera avec évidence celle de Dieu (créateur du monde, bienveillant, distributeur de capacités, de dons et de devoirs) mais aussi celle du Christ dans un passage de sacrifice touchant. On retrouve cette influence religieuse dans la description du monde et ce la permet à C.S. Lewis de donner de l'ampleur et de la beauté à son texte.
Parfois naïf (mais pas niais) l'aspect conte pour enfant reste le principal trait de caractère et de constitution d'une œuvre qui manquera parfois de souffle épique ou d'originalité.
De même si les personnages sont intéressants à suivre ils manquent un tantinet d'épaisseur pour qu'on leur accorde des points de charisme supplémentaire. Ce même quand ils sont devenus adultes.
Certains chapitres sont plus réussis que d'autres, on pense à L'Odyssée du Passeur d'Aurore et son bout du monde intriguant voir au fauteuil d'argent qui réussit son effet malgré l'évidence de son intrigue, d'autres manquent un peu d'aventures et de piment pour exalter le lecteur tout du long.
Mais le final, après quelques chapitres moyens, se montre à la hauteur, beau, touchant et là encore magnifiquement relevé par des accents bibliques qui magnifie le propos.
Le Monde de Narnia n'est peut-être pas la plus grande série de livres fantastiques qui puisse exister, il lui manque un souffle d'épique et de rythme dans ses aventures, mais il réussit à mixer adroitement le conte et la fantasy pour proposer une très belle œuvre écrite simplement mais joliment.
De quoi passer de belles heures de lecture en perspective, en s'échappant dans un autre monde où la grâce essaie de prendre le pas sur les tares inévitables de tout monde réel ou imaginaire.