La Galice jusqu'à l'hallali
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Faut-il lire les quatrièmes de couverture ? Celle du dernier livre de Jorge Franco, Le monde extérieur, nous promet "Un roman fantastique à mi-chemin entre les frères Grimm et les frères Cohen." Indépendamment de la mauvaise orthographe des cinéastes, ce résumé ne donne qu'un aperçu incomplet et insatisfaisant de la richesse d'un ouvrage aux strates narratives multiples qui joue de façon ingénieuse avec différentes temporalités et de multiples personnages. Le cadre principal est celui de la ville de Medellin, en 1971, pas encore devenue un enfer mais prête à y plonger. Isolda, la fille de l'homme d'affaires enlevé et le fantasme de son principal ravisseur, est assez énigmatique, réfugiée au gré des souvenirs de l'un et de l'autre dans un monde irréel soit le parc du château familial aux allures de jungle féerique. Elle est le symbole de l'innocence dans un univers corrompu, celui de son père, aux croyances et amitiés douteuses (les pages sur l'Allemagne de l'après-guerre sont remarquables). Le roman se situe à part égale du côté des pauvres, des gamins des rues et des petits escrocs rêvant du coup génial pour se sortir de la dèche. Aux accents réalistes et plus épisodiquement fantastiques de sa trame, Jorge Franco ajoute un humour bizarre, noir en tous cas (le médium belge), qui fait basculer parfois le livre dans une dimension quasi parodique, sans que cela nuise à son intérêt. A vrai dire, Le monde extérieur a quelque chose de mystérieux et d'insaisissable, à l'image de sa conclusion, ouverte et pour tout dire, peu compréhensible. Qu'importe, après La fille aux ciseaux et Melodrama, notamment, Franco se place sans discussion parmi les meilleurs auteurs colombiens quadra ou quinquagénaires aux côtés de Vazquez, Abad et Gamboa, entre autres.
Créée
le 17 déc. 2016
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