Karachi, capitale économique et financière du Pakistan, est une mégalopole de 20 millions d'habitants. C'est aussi un port et la mer joue un rôle important dans la vie de ses habitants comme le rappelle Bilal Tanweer dans son premier roman, Le monde n'a pas de fin. A première vue, on serait plutôt tenté de l'appeler recueil de nouvelles puisqu'il est constitué d'une suite d'histoires mais celles-ci sont interconnectées autour d'un événement tragique : l'explosion d'une bombe. Roman choral donc, avec des styles de narration très différents selon les récits, élément perturbant pour le lecteur qui ne reste cependant pas perdu très longtemps. Tanweer réussit à capter les pulsations de la ville en dessinant subtilement des portraits de personnages attachants dont la vie est peu ou prou influencée par la violence endémique de Karachi. La mosaïque qu'il compose est marqué par la relation qu'entretiennent les résidents avec cette atmosphère de danger permanent. Et aussi l'impossibilité de faire son deuil des évènements dramatiques puisque l'horreur ne s'arrête jamais et que le pire est toujours à venir. L'auteur, qui exprime ses intentions sur certaines pages, ne croit pas aux histoires linéaires et préfère s'attacher à des fragments. Le tableau général n'en est que plus saisissant. Mais aussi tendre, nostalgique et vibrant.

Cinephile-doux
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le 10 janv. 2017

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