Konrad, policier à la retraite, revient pour la quatrième fois sous la plume d'Arnaldur Indridason. Dans les dernières pages de son ouvrage précédent, La pierre du remords, l'auteur promettait de retourner, dans un futur roman, sur les traces de l'enquête que menait tardivement Konrad comprendre les tenants et les aboutissants du meurtre de son détestable père. Mission accomplie dans ce nouvel opus mais mêlée cette fois à la découverte d'un squelette emmuré depuis plusieurs décennies, mystère que Indridason nous dévoile peu à peu en parallèle, en alternant deux temporalités. Violence conjugale, pédophilie et escroqueries diverses constituent la toile de fond de ce roman très noir, assez significatif de la manière de l'auteur, qui nous prodigue des informations bien en avance de Konrad, dans l'une des deux affaires, qui n'est pas celle de son père. Est-ce une impression ? Les livres de l'écrivain islandais sont de plus en sombres dès lors qu'il s'agit d'explorer l'âme humaine. Le policier rangé des voitures n'est d'ailleurs pas le moins à blâmer, porteur d'un certain nombre de mensonges vis-à-vis de ses proches et qui ne semble plus animé que par la volonté d'élucider enfin les circonstances de l'assassinat de son paternel. Pour un lecteur de toujours d'Indridason, qui regrette forcément ce cher Erlendur, Le mur des silences ressemble un peu trop à ses romans précédents pour susciter l'enthousiasme. Mais son savoir-faire reste intact, ce qui est suffisant pour dispenser de bons moments de lecture, quoique l'atmosphère grise qui l'imprègne ait parfois quelque chose d'étouffant et de décourageant.