Le musée du silence est un très beau livre, évidemment très bien écrit, original tant dans sa forme que dans son sujet et qui ne manque pas de poésie. Cependant, au vu des critiques unanimement dithyrambiques que j'ai pu lire jusqu'à maintenant, je souhaitais avant tout souligner ses lacunes.
Ce roman manque cruellement de rythme, je dois même avouer que je me suis par moment un peu ennuyé. L'auteur nous plonge dans une atmosphère si feutrée et cotonneuse que même les rebondissements nous laissent de marbre. Tueur en série, attentat à la bombe et secte mystique... Rien n'y fait. Je n'ai pas senti mon coeur s'accélérer et je n'ai pas passé de nuit blanche à ne pas pouvoir m'arrêter de lire. Même le rebondissement final ne suffit pas à remonter ma note puisque l'auteur réussit le tour de force de gommer tout sursaut en amenant le lecteur à découvrir graduellement la vérité et en supprimant, par un tour de passe passe, toutes les conséquences de ce rebondissement pour laisser le livre se terminer comme il avait commencé.
Je suis d'autant plus troublé que le contraste entre le huis-clos familial et les événement exogènes (meurtres, secte...) donne une sorte de dissonance au livre, comme si on avait voulu faire un "mashup" de thriller policier et de roman classique. Ce livre me laisse un gout d'inachevé, avec le sentiment d'avoir tenu entre mes mains un bel objet mais qui ne m'a pas fait vibrer.