"Le mystère Henri Pick" m'a été offert par une amie venue dîner à la maison la semaine dernière. N'ayant encore rien lu de l'auteur, je me suis tout de suite dit qu'elle m'offrait là bien plus qu'un roman : une belle opportunité de me faire ma propre idée sur un auteur à succès.
Verdict : j'ai apprécié cette lecture.
Tout d'abord, l'écriture m'a interpellée. Pleine de délicatesse, d'une fausse simplicité régulièrement éclairée par de très jolies tournures, proches de mots d'esprit, la fatuité en moins.
Ensuite le récit. Les parcours croisés des nombreux personnages m'ont intéressée, j'y ai même déniché quelques souvenirs personnels, l'écho lointain de séparations et ou encore le mirage de plusieurs cas de bonheur. Des personnages qui ont tous la tête de l'emploi et une trame au fort potentiel érotique.
J'ai particulièrement été enchantée de voir les personnages secondaires devenir au fil des pages les personnages principaux, dans un tour de passe-passe aussi audacieux qu'original.
Finalement, la seule chose que je reproche à David Foenkinos, c'est la complaisance du narrateur. Elle s'exprime aussi bien vis-à-vis du lecteur que des personnages, un petit quelque chose de l'ordre de la retenue, comme l'envie d'égratigner sans l'oser, sortant les griffes pour rapidement les rétracter, de peur de blesser, de déplaire… d'être moins populaire, peut-être. du coup, même son clin d'oeil à son dernier livre - Charlotte – manque de subtilité, comme une blague à deux sous. C'est un détail, passons.
Un roman bien amené, un style maîtrisé, une narration rondement menée et une lecture qui vous fait dire, après une journée trop remplie : "Je vais mieux " et c'est déjà beaucoup.