Ce récit d’Hervé Le Tellier n’a pas grand chose à voir avec un roman, ou alors il faudrait modifier la définition de ce terme. Ce ne sont pas les quelques épisodes imaginés pour combler les inconnus dans la vie d’André Chaix qui changent le fond du propos.
Cependant quel plaisir à parcourir ce texte ! Quel bel hommage rendu à celui qu’une gravure malhabile sous une céramique aura fait sortir de l’oubli ! Et quelle belle occasion de rappeler ce que fût cette période trouble de notre histoire et de remettre l’église au milieu du village en ce qui concerne l’allégeance de certains politiques de l’époque, non pas seulement au régime mais aux idées véhiculées par l’assaillant.
Non seulement la documentation est impressionnante, mais l’humanité qui se dégage de ces lignes est réconfortante. Malgré la preuve, inutile tant d’autres guerres et d’autres abominations ont fini par me convaincre, du fonctionnement absurde de notre communauté d’humains, qui n’ont de différence avec leur ancêtre primitifs que la technologie qui les asservit sans les faire évoluer sur le plan de la violence et de la volonté de pouvoir, on se dit que la parole qui dit la bonté possible est bonne à prendre.
André Chaix a connu le même sort que des milliers d’autres résistants, qui n’auront pas eu la chance d’avoir attirer l’attention d’un auteur. Son destin s'est vu éclairé par la prose talentueuse d'une de nos meilleurs écrivains.