Les années 70, sont pour moi, la période la plus créative du cinéma américain et donc, la plus intéressante. Peter Biskind dresse le portrait de cette génération voulant révolutionner Hollywood, mais finissant par être avalé par le système, ou d'en être un des acteurs, en créant le blockbuster.
Le nouvel Hollywood s'étale sur une décennie, celle des 70's, en débordant sur les 80's, pour mieux suivre le parcours chaotique de la plupart des réalisateurs, dont il conte les déboires et gloires. Durant cette période ou divers drogues, déferlent sur les Etats-unis, Francis Ford Coppola, George Lucas, William Friedkin, Steven Spielberg, Hal Hashby, Martin Scorsese, Michael Cimino, Paul Schraeder et autres, vont imposer leurs visions du cinéma, avant de presque tous disparaître.
L'ouvrage est passionnant. On découvre les coulisses de la plupart des grandes œuvres de cette période faste. Ce n'est pas vraiment glorieux, certains sont mis à mal, comme le scénariste Robert Towne, dont les scénarios ne sont pas vraiment de sa main. On découvre, que tout n'est qu'apparence. Les guerres d'ego font rage, au risque d'y perdre la santé et l'esprit. On redécouvre des auteurs disparus, comme Peter Bogdanovich, qui vient de réaliser; après 13 ans d'absence; Broadway Therapy, ou Warren Beatty, immense star, avec son Bonnie and Clyde, qui allait révolutionner un genre en désuétude. Comme ce fût le cas avec Easy Rider de Dennis Hopper. Un cinéma plus réaliste, plus sombre, avant que Les dents de la mer, ne redistribue les cartes en étant un succès phénoménale, et ouvre la voie aux blockbusters, en étouffant les films d'auteurs.
On dévore cette incursion dans le Hollywood des 70's avec plaisir. C'est bien construit, en nous racontant divers projets à la fois, sans nous perdre. Peter Biskind nous ouvre les portes de ce monde. Des icônes sont égratignées, en se perdant dans la drogue, l'alcool et les femmes, à cause du succès et donc de l'argent. Nous entrons dans le côté obscur de la force, sans que cela soi sordide, mais passionnant.