une oeuvre intime inédite (1892) à (re)découvrir avec plaisir

Et la musique aussi ! J'aime la musique avec passion, - elle et la poésie sont mes deux étoiles. Mais je suis très mauvaise musicienne, - et c'est un des désespoirs de ma vie. Là-haut, dans le premier (je
Voici un court extrait de ce livre : "(...) je sentirais l'âme de la musique s'emparer de moi, - la musique divine s'échappera de mes lèvres et de mes doigts, - et je serai enfin musicienne ! Oh ! le premier instant ! où l'âme sent l'instrument répondre à son appel, sent l'instrument vivre et frémir, et la voix vibrer et exprimer tout ce que l'on éprouve ! (p.51)
Et je sentirai toute la musique du Ciel vibrer en moi ..... que ce sera beau !
Devenir, peu à peu, par un progrès (continu), éternel, parfaitement beau, parfaitement bon, parfaitement grand, devenir éternellement meilleure à force d'aimer et de sentir, - voilà pour moi le vrai Ciel et le vrai Paradis !
Comme sujets de poésies pour plus tard, voici ce qui m'a frappé comme pouvant inspirer un bon poème : Phaëton (symbole du génie) la naissance de Vénus, (étude sur l'influence de la Beauté sur l'univers) Orphée et Eurydice, (on pourrait faire quelque chose de grand avec ce sujet-là ! avec sa grande et haute poésie, son intérêt dramatique, ses côtés humains si attendrissants, et son amour qui domine tout et qui inspire tout ! (p.52)
Tante Marie, à qui j'ai confié ce rêve, m'a dit qu'avant d'écrire cela, il faudrait le voir le beau bas-relief à ce sujet au musée du Louvre, parmi les sculptures grecques. Et puis "Le Grand et Beau côté de la Vie" qui est l'amour, le montrer dans une autre poésie, pour les aveuglés qui ne l'auront pas vu. Partout, l'Amour brille à côté du mal, et c'est là le grand et beau côté de la vie. Le beau côté, c'est le pardon, c'est la clémence, - et le pardon et la clémence sont l'amour --- c'est la bienfaisance et la charité, - qui sont aussi l'amour, - c'est l'amour du bien, c'est l'amour de Dieu. A tout mal s'oppose un bien (mot rayé : il y a en opposé) ; --- il s'agit de le trouver.
Encore un beau sujet pour un poème ce serait cette charmante légende de Pomone et des (Vertumes). La déesse a résolu de ne jamais écouter la voix de l'amour, elle s'est vouée à une éternelle virginité. (Vertumes), épris d'elle, se déguise sous la forme d'une vieille femme, lui parle, et lui montre combien les joies de l'épouse sont plus douces que les paisibles plaisirs de la vierge, - il lui montre la grandeur et la beauté et la sainteté de l'amour. Pomone écoute, étonnée d'abord, ravie ensuite, et enfin avoue à la prétendue vieille qu'elle est convaincue, et lui demande qui elle est, elle, qui a la forme d'une mortelle et le parler des dieux ? (Vertumes) se révèle, et Pomone, en le voyant dans toute la gloire de sa divinité, l'aime et le lui avoue.
Voilà un sujet bien charmant pour une poésie.
Et puis "L'Apothéose d'Homère !" Le poète qui, après une vie de souffrance et de peine, vient prendre sa place parmi les dieux !
Une autre idée très intéressante à développer serait de décrire les cours des deux frères jumeaux, le Rhin et le Rhône, nés de la même mère : montagne ; L'un va vers le Nord, majestueux et calme, l'autre se précipite ardent et fougueux, vers le Sud, où son épouse aux eaux bleu(e)s, la Saône, vient s'unir à lui. Le Rhône se perd dans la chaude Méditerranée, le Rhin, dans les eaux plus froides d'une mer du nord.
Et quelque chose d'inspirant, ce serait une grande ode à Paris, - Paris, ville des révolutions, des idées, des changements, Paris, immense et orageux comme la mer, théâtre de drames si immenses, Paris, la Cité Immortelle, résistant à toutes les épreuves éternellement debout et (vivant) et grande !
" Sous l'Ombre du Panthéon " serait le titre d'un livre adressé à la mémoire des grands Français qui dorment dans cette Eglise sainte entre toutes, grande entre toutes, révérée entre toutes .
" L'Age D'Or " serait une étude sur la vie de l'homme telle qu'elle devrait être, telle qu'elle a été autrefois et telle qu'elle peut encore le devenir. Une vie plus rapprochée de la grande mère Nature, une vie éloignée de l'effet corrupteur de la fausse civilisation, une vie politique où la peine de mort serait abolie, une vie sociale d'où l'élément artificiel et faux serait banni, une vie privée où la tyrannie et l'injustice serait interdite. Car il est des tyrannies de famille plus pesantes et plus oppressantes que la tyrannie des Etats.
Quelque chose de très amusant à faire serait cette petite fantaisie : Un concile de philosophes et de savants est réuni pour délibérer sur des choses philosophes et métaphysiques. Au milieu de leurs savants discours paraît l'Amour, sous le costume d'un jeune docteur. Il fait un très beau discours, très élevé, qui attire l'attention de tous. On se demande quel est ce jeune savant étranger qui parle en un si beau langage. ... L'Amour continue, il bouleverse toutes les idées des vieux philosophes, les uns rêvent à leurs amours de jeunesse, les autres à des amours lointains qu'ils n'ont jamais connus, mais qui leurs apparaissent dans un éblouissement de rêve. Ils s'embrouillent, perdent la tête, se disputent, discutent et s'égarent complètement.
L'Amour, voyant les désordres qu'il a produit, s'en va en riant. Je ne sais si cette idée est originale, - je crois plutôt que non, - si je la retrouve dans quelque autre livre, je l'abandonne.
Voici quelques titres pour des volumes de poésies diverses : " Pleurs d'Avril et Sourires de Mai " , " Feuilles de Rose et Feuilles de Laurier " " Paroles du Coeur " " Accords Eoliens " " Caprices " " Les Pensées " " Chants d'Aurore " " Chants du Soir " " Violettes du Printemps " " Flocons de Neige " et " Convictions " (p.54)"
Pauline a seize ans lorsqu'elle écrit dans ce journal "Ma vie et mes idées" et c'est très intéressant de "voir" ce qu'elle a envie d'écrire et ce qu'elle publiera finalement .... je ne me lasse pas de "relire" ce livre ....

Marc_Dit_ShamBonvalo
10

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Créée

le 12 nov. 2015

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