C’est un livre qui nous narre un monde en apparence parfait, sans révolte, tout étant contrôlé : l’acquisition d’un enfant, le métier exercé, l’amour et même le désir sexuel. C’est une dystopie très bien écrite qui met en exergue le besoin d’esprit critique, de liberté, de la mémoire et de révoltes. Jonas est nommé pour être passeur, un métier étrange qui consiste à porter sur ses épaules les souvenirs de l’humanité entière afin que le reste des Hommes n’en soient pas accablés.
Ce qui est intéressant dans ce livre, c’est la description de la normalité. En effet, on découvre au fil de la lecture certains éléments qui étaient cachés ou interdits aux humains, mais qui n’étaient pas décrits au début, puisque Jonas ne pouvait même pas imaginer ces choses puissent même exister. On va donc de surprise en surprise devant l’interdiction d’éléments dont on ne pourrait même pas supposer qu’ils puissent être supprimées. L’expression des émotions dans un monde où les gens sont attachés aux mots concrets est également tout un pan de l’histoire qui la rend très bien écrite.
C’est un livre révoltant, qui donne envie de pousser les personnages à se rebeller contre ce système, avec une normalité dérangeante qui nous montre les côtés noirs nécessaires pour une harmonie parfaite, et un humain rabaissé à être membre d’une communauté et non un individu.
La fin est ouverte et assez poétique, plusieurs hypothèses pouvant être apportées. Ce qui est sûr, c’est que c’est un livre qui ne laisse pas indifférent.
Après, c’est une idée de la dystopie assez répandue, cette idée d’idylle et d’harmonie au prix de l’individualité et du savoir. C’est un bon livre, même si ce n’est pas le plus original qui soit. On passe un très bon moment à la lecture, mais je ne pense pas qu’il fasse partie de ces livres qui se démarquent et qu’on garde en tête pendant des années.
En résumé, un livre extrêmement bien écrit, parfait pour passer deux heures très agréables.