Ma critique porte sur deux longues nouvelles : "Le pays des aveugles" et "L'oeuf de cristal".
Ce sont les premières nouvelles de Wells que je lis, je le connaissais jusqu'à présent à travers ses romans. Comme dans "La machine à explorer le temps" et "La guerre des mondes", il sera question d'extra-terrestres dans "L'oeuf de cristal". Ce drôle d'objet, bibelot destiné à servir de presse-papier, s'avèrera en réalité une espèce de radio visio, une sorte de Zoom avant l'heure et bien avant le confinement ! C'est une nouvelle que j'ai particulièrement appréciée pour son côté immersif et pour le contraste qu'offre Wells entre le monde renfermé de son propriétaire, brocanteur replié sur lui-même et subissant sa femme et les enfants de celle-ci, et l'infinité de l'univers renfermé dans l'oeuf de cristal. Envie d'évasion garantie.
"Le pays des aveugles" m'a moins captivée même si je reconnais une nouvelle très bien structurée qui a pour enjeu d'inverser le rapport de force entre normalité et handicap. Cette nouvelle est noire mais aussi pleine d'une sorte de poésie un peu amère. Il m'a été impossible de ne pas songer au terrible roman "L'aveuglement" de l'auteur portugais nobélisé José Saramago. Peut-être ce dernier s'en sera-t-il inspiré ? Cela n'aurait rien d'étonnant.
Je suis heureuse d'avoir découvert Wells à travers ces deux premières nouvelles, lui qui est réputé pour sa parfaite maîtrise du genre.