Inlassablement, depuis des années, le maître québecois Michel Tremblay a peint des personnages d'extraction modeste aux vies tumultueuses, tout au long de l'histoire du XXe siècle, et plus particulièrement dans sa chère ville de Montréal. Le meilleur de son oeuvre se trouve dans ses trois sagas : Les chroniques du plateau Mont-Royal, Les cahiers de Céline, La diaspora des Desrosiers. Bienveillance, sens du burlesque et du pittoresque, analyse fine des bouleversements sociaux qu'a connu le Canada : ses romans sont sources d'un plaisir sans cesse recommencé. Les livres "solitaires" qu'il a écrit par ailleurs, et qui n'appartiennent à aucune série, sont d'une toute autre trempe : plus modestes, moins denses mais tout aussi sensibles et touchants. Ainsi est Le peintre d'aquarelles, confession d'un homme au crépuscule de sa vie, qu'il a passé, pour la plus grande part, dans un asile psychiatrique, bourré de médicaments qui l'empêchaient de connaître ces crises où apparaissaient sa mère disparue et son chat imaginaire. Le récit, sous forme de soliloque, évoque une grande douleur contée avec une infinie douceur. Délicatesse de la plume de Tremblay avec quelques embardées humoristiques vite réprimées. Ce n'est pas le tout meilleur livre de l'écrivain québecois mais, pour ceux qui ne le connaîtraient pas encore, une introduction possible au restant de sa délectable production.

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le 23 juin 2018

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