La Mort vous couvrira de cadeaux. HO HO HO !
4e et avant dernier tome consacré à La Mort, "Le Père Porcher" revisite les contes de Noel.
Les Contrôleurs sont les êtres qui régissent l'univers et vouent un culte sans borne à la logique et l'ordre. De ce fait, ils exècrent la vie qui est imprévisible. Et particulièrement les humains. Ils engagent alors un Assassin pour supprimer le Père Porcher et détruire l'esprit de Noe...Porcher; symbole de joie, de bonheur et d'espoir. Mais la Mort qui aime la vie (...) s'oppose à cela et décide d'endosser le temps d'une nuit le costume de Père Porcher pour perpétuer cette croyance populaire et surtout permettre au jour de se lever à nouveau....
Les livres consacrés à La Mort ne traitent pas forcément toujours de la représentation anthropomorphique (qui est accessoirement mon personnage préféré) et ici, à l'instar d'"Accro du Roc", on suivra également l'aventure de Suzanne Sto Helit accompagnée du Corbeau et de La Mort aux Rats. Autant Suzanne m'apparait comme étant sympathique, La Mort aux Rats comme étant attendrissante avec ses "COUIIII"(nements), autant le corbeau m'insupporte vraiment. Non seulement il parle beaucoup mais en plus c'est pour ne rien dire. Alors OK ça c'est propre à bon nombre de personnages Pratchettiens mais là il alourdit considérablement les passages centrés sur le trio.
Comme d'habitude, on va croiser énormément de têtes connues comme les Mages de l'Université de L'invisible, les soldats du Guet ou encore le Bibliothécaire mais également des petits nouveaux dont un qui particulièrement réussi, le méchant de l'histoire; Lheureduthé. Ce personnage est non seulement brillamment machiavélique mais a fortiori il est également incroyablement charismatique. Il est tourmenté et extrêmement dangereux. L'un des meilleurs méchants que j'ai découvert dans un Pratchett. Les autres nouveaux comme Bilieux l'Oh Bon Dieu ou les Mercenaires-Assassins sont sympathiques mais ne resteront pas dans les Annales. Au sens propre, comme au figuré.
Reste La Mort qui est juste DECHAÎNE* ! Si vous avez lu les précédents livres de son cycle, vous savez que La Mort s'intéresse aux humains. Et le voir ici découvrir une fête comme le Porcher (qui correspond à Noel) c'est jouissif. La distribution des cadeaux est un moment vraiment épique. Et le coté candide du personnage ressort à merveille. Pratchett en profite d'ailleurs pour dresser un constat sur Noel. Entre croyance populaire, fête commerciale, innocence de l'enfance et faux semblants; il dresse en filigrane une satyre réaliste mais toujours aussi humoristique. C'est aussi pour ça qu'on aime et qu'on lit les Annales du Disque-Monde.
Même si la première partie du livre est peu nerveuse, poussive et alourdie par les allers-retours entre tous les personnages, la seconde partie se lit d'une traite. Tout s'enchaîne et s'emboite à merveille et les longueurs du début sont vites oubliées. Au final ce 20e tome est un bon tome. Pas le meilleur opus du Disque-Monde mais clairement l'un des meilleurs du cycle de La Mort.
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* Vous savez parfaitement pourquoi je n'accorde pas. Il n'apprécierait pas...