Sans lui manquer de respect, on est en droit de se demander si Yôko Ogawa n'est pas atteinte de "Nothombéite" aigüe vu la fréquence de ses publications, accentuée, il faut bien le dire, par le désordre chronologique des traductions françaises. Quoi qu'il en soit, la romancière japonaise, avec Le petit joueur d'échecs, livre un ouvrage de sa période douce, dont le ressenti est forcément subjectif, selon l'humeur et le degré de disponibilité du lecteur. Le point de départ est original et, ma foi, le début est plutôt encourageant. D'où vient alors cette impression de ronronnement, de fuite de la magie qui parfois (souvent) se glisse dans les pages d'Ogawa ? C'est un conte, bien sûr, mais qui s'achemine peu à peu vers une certaine banalité sans ennuyer pour autant, n'est-ce pas ? Les parties d'échecs sont globalement assez décevantes, il arrive même qu'elles soient plates et fastidieuses. Le petit joueur d'échecs aurait pu faire une excellente "novella". Plus de 300 pages, c'est un peu beaucoup pour rendre le récit passionnant de bout en bout.