Indivisible, universelle, égalitaire ont été les fondements de la République née de la Révolution. L’abolition des privilèges de l’Ancien Régime et avec eux celle des corporatismes a créé un vide de la représentation sociale à l’aune du nouveau pouvoir. L’égalité en droit des citoyens n’a pas suffi à en saisir la diversité en dépit d’un long tâtonnement encore inabouti à ce jour. Le propre de la démocratie, exercice permanent d’équilibre incertain, est de concilier les attentes contradictoires de représentativité à la fois sociale, économique, géographique, professionnelle et la nature juridique abstraite du pouvoir légitime issu des urnes ne reconnaissant que le seul individu. Ce cheminement s’est manifesté depuis les deux derniers siècles en traversant crises et malaises successifs par des révolutions, l’instauration du suffrage universel, le développement de la sociologie et des statistiques, la reconnaissance du fait syndical puis celle des partis politiques, l’usage temporaire de la proportionnelle, la création de conseils consultatifs. C’est à la philosophie politique de conduire la réflexion sur ce thème plus que jamais d’actualité conclut l’auteur au terme de cette lecture éclairante de notre histoire en soulignant au passage nos différences d’avec les autres démocraties occidentales.