Je me demandais lors de ma lecture de Mahmoud il y a quelques mois qui était Antoine Wauters que je découvrais alors agréablement. Voilà un livre qui vient de me permettre d'en apprendre un peu plus ! Antoine Wauters est un campagnard de Becco, petit village au sud de Liège ; un peu pleutre, un peu timide, un peu froussard, introvertis, que rien ni personne dans son entourage qu'on découvre par petites anecdotes ne prédestine à première vue à l'écriture. À seconde vue, c'est justement cet ensemble de petits évènements et les sentiments qui en ont découlés, qui lui ont permis de comprendre son besoin d'écriture, et que l'on découvre ici.
Écrire comme acte d'observation, d'écoute.
Écrire pour poursuivre un dialogue avec ce qui a cessé d'être visible.
Écrire pour se rencontrer, s'accepter. Écrire pour s'oublier.
Écrire pour se rapprocher de la vie.
Des réflexions sur son enfance et sur l'écriture, qui partent dans des directions opposées avant de se rencontrer et de prendre leur sens. Des mots simples dans un décor du quotidien, pour aborder simplement ce qui fait l’être humain.
Quelques phrases sur chaque page. À la façon de Bobin ou Modiano, litote et ascèse verbale viennent châtouiller l'essence des émotions humaines. Alors on corne les pages, on a envie de tout garder en soit. On ressort de certaines pages nouveau, raffraichi, rengaillardi, heureux d'avoir entre les mains ces mots. L'impression en tournant certaines pages que notre vie sera dorénavant plus belle. De mieux comprendre et s'expliquer certains sentiments splendides mais subtils que la vie nous offre au décours de petits rien.
Des petits rien qui changent tout.
Écrire si peu et pourtant tant dire, tant apporter à celui qui lit ces mots. Laisser nos pensées prendre place dans l'espace que les mots ne prennent pas. C'est cela "Le plus court Chemin" que l'écriture permet d'emprunter.
Néanmoins de longs passages sur des anecdotes familiales dans cette wallonie des années 80, n'apportant pas grand chose à la lecture, sans grand intêret selon moi pour le lecteur. Mais je me plais à penser en refermant ce livre que justement ces mots n'étaient pas là pour nous lecteurs. Ces mots sont ceux dont l'écrivain a eu besoin. Je me plais à penser qu'il les a écrit pour lui.
Un livre qui donne envie de serrer la pince à cet Antoine Wauters, et de ne pas laisser passer ses prochaines sorties.