Le Poète
7.6
Le Poète

livre de Michael Connelly (1996)

Le journaliste Jack McEvoy travaille pour un des grands journaux de Denver. Lorsque le roman débute, il apprend que son frère, Sean, policier dans la même ville, s'est suicidé. Apparemment, il n'aurait pas supporté son échec dans une enquête sur un crime particulièrement barbare. En faisant des recherches sur les suicides des policiers, Jack découvre des détails troublants.
Michael Connelly sait y faire, incontestablement. Malgré tous les défauts de son livre (et il y en a, on va y venir), il parvient à nous accrocher à son roman, dont il est impossible de sortir avant la fin.
Et pourtant, c'est pas gagné d'avance ! D'abord, les personnages sont fades, voire nuls pour certains. Seul Jack McEvoy parvient à avoir de la profondeur, car Connelly lui donne des intentions très ambiguës. Pourquoi se lance-t-il dans une enquête sur la mort de son frère ? Est-ce uniquement pour rétablir une vérité ? Ou ne serait-ce pas pour faire un gros coup journalistique et se faire un nom dans la profession ? Le roman va constamment garder cette ambiguïté.
Tant qu'on est dans les défauts, je dois signaler que les trente dernières pages sont pénibles et, à mon goût, inutiles. Elles alourdissent le roman (je ne vais pas en dire plus, pour ne rien dévoiler).
Enfin, je trouve que certains choix du romancier sont contestables. Ainsi, il fait tout pour ruiner le suspense de son roman. En effet, il n'installe que deux ou trois scènes tendues, pour plus de 500 pages de roman... c'est assez peu.
Car le rythme est lent. Finalement, il se passe peu de choses dans ce livre. Du coup, on bavarde beaucoup, on tergiverse, et on assiste aux monologues intérieurs du narrateur.

Et pourtant, malgré tous ces défauts, et pour une raison que j'ignore, ce roman ne se quitte pas. Il se lit jusqu'à la dernière page. D'abord parce que Connelly a un indéniable talent de conteur. Il sait nous prendre par la main sur un chemin certes balisé, connu, sans grande surprise, mais très divertissant.
Ensuite, parce qu'il y a mis du sien. Connelly était lui-même journaliste, chroniqueur judiciaire. Il sait décrire avec un grand souci du réalisme tout le fonctionnement interne d'un journal. Et le déroulement de l'enquête est, là aussi, décrite avec une volonté de "faire vrai".
D'ailleurs, parmi les pages les plus intéressantes, il y a celles qui concernent les liens entre les enquêteurs (police ou FBI) et les journalistes.

En bref, un roman peut-être un peu surestimé parfois, pas exempt de défauts, mais qui constitue une lecture agréable pour cette période estivale où on ne veut pas se prendre la tête.

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le 5 juil. 2013

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SanFelice

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