Le pont de la rivière Kwaï n’est pas seulement l’histoire romancée de la construction de ce pont durant la seconde guerre mondiale mais plus généralement une critique du militarisme et de la « fierté occidentaliste » qui existaient à l’époque de l’écriture du roman (1952).
Pierre Boule décrit le dénigrement des techniques japonaises dans le seul but de montrer par la suite l’orgueil presque maladif du colonel Nicholson à prouver une présumée supériorité ; ce roman se moque justement du racisme qui mène simplement à la folie et qui fait s’affronter des personnages du même camp.
Tout était maintenant hostile dans la vallée de la rivière Kwaï.
Le Pont de la rivière Kwaï surligne la connerie et la violence universelle aussi bien du côté des Alliés avec le colonel Nicholson que du côté de l’Axe avec le colonel Saïto.
Le quatrième acte est réellement marquant : il confirme les premières idées du docteur Clipton, le seul personnage lucide du camp grâce à sa réflexion et sa sensibilité (qualités peu reconnues en temps de guerre).
Parfois, l'imagination, et même la réflexion, donnent de bons résultats. Pas toujours.
L’écriture est efficace, agréable à lire, on se sent emporté dans l’histoire.
Ce classique de la littérature n’a pas volé son titre puisqu’il trouve le ton juste pour évoquer la folie humaine lors de nombreux rebondissements.