J'ai initialement voulu écrire cette critique sous la forme d'une litanie des citations de l'ouvrage que je considérais comme les plus touchantes, belles et bouleversantes.
Mais mes lecteurs, aussi peu nombreux soient-ils, m'auraient soupçonné d'avoir une forêt de poils dans la main. Ils auraient eu raison. On ne peut se targuer d'écrire une critique et de la faire reposer pour l'essentiel sur des extraits. Présenter des extraits, sans mettre tout ce qui y a amené, et tout ce qui en découle, c'est du travail de journaliste. Et je ne les apprécie guère, ni le travail de journaliste, ni le journaliste lui-même, car je n'aime pas ce qui est médiocre et celui qui se contente de sa médiocrité.
Non un critique doit se faire le valet de l'écrivain. Il est celui qui fait le premier lien entre le visiteur et le maître, le dirige vers le maître. Ici le maître c'est Péguy qui, par ce texte, ne peut que vous transporter d'émotions (de joies !). Il se fait, lui même à son tour, le valet de l'Espérance.
Cette facétieuse folie, cet inexpugnable penchant de l'Homme à considérer, en dépit de tout, que, bon an mal an, demain sera meilleur qu'aujourd'hui. Se résoudre au "à quoi bon" ? Jamais ! Jamais ! Sur le long, difficile, éprouvant chemin de sainteté, cet ouvrage sera l'encouragement qui vous fera relever la tête, faire le pas de plus, admirer la pure et simple beauté de l'existence.