A l'attention de quiconque aurait entamé l'œuvre de Camus par un bout ou l'autre de son œuvre et aurait été tenté d'en savoir plus sur l'homme et son existence : lisez Le premier homme.
Oui, il fait partie de ces bouquins dont on discute l'authenticité ou la valeur, et quand je dis "on", je pense aux empêcheurs de tourner en rond.
Car dans Le premier homme, vous retrouverez la genèse de valeurs défendues par l'auteur comme la générosité, le don de sa personne ainsi que l'humilité (etc etc) qui ont une racine dans l'enfance d'Albert Camus.
Sans tomber dans l'explication psychanalytique vaseuse, ce livre est dépouillé dans son style et se veut un récit honnête de la vie d'un petit Algérien de condition modeste mais animé de convictions morales, intellectuelles qui ne lui font que rarement défaut autant que je puisse en juger.
On y découvre ses liens forts avec son instituteur qui l'a pris sous son aile, et avec sa famille aussi; aimante mais assez prosaïque.
Bref, on peut discerner l'homme parmi l'épaisse légende d'écrivain engagé qu'on lui a collé avec le temps. Et c'est de l'aveu même de l'intéressé qu'on apprend à connaître Monsieur Camus, à mon sens de manière sincère et dans une sobriété littéraire nécessaire.