Le Premier Sang par FlorianneB
Chacun a ses petits rituels annuels, pour ma part, la sortie du nouveau roman de Sire Cédric chaque année pour le Salon du Livre de Paris en fait parti, et ce depuis l'Enfant des Cimetières, en 2009, si je ne m'abuse. J'arrive au Salon, de me rends dessuite au stand du Pré au clercs, j'achète mon exemplaire, et je reviens deux heures après pour le faire signer et poser deux trois questions à l'auteur (dont les réponses me sont toujours très instructives, d'ailleurs).
Cet opus, après une pause faite avec Le Jeu de l'Ombre, nous fait retrouver Alexandre Vauvert, ainsi qu'Eva Svärta, la policière albinos au passé bien affreux qu'on a pu découvrir dans De Fièvre et de Sang. Le premier sang se propose de revenir aux sources des angoisses et horreurs enfantines d'Eva avec une intrigue qui me semble très bonnes. Néanmoins, il y a quelques écueils que je trouve vraiment dommage et qui m'empêchent de mettre un 8 auquel ce livre aurait pu et du prétendre.
J'aime la structure du roman, qui divise et répartit savamment les chapitres. Tantôt nous sommes dans le présent d'Eva (à Paris), tantôt dans le présent d'autres personnages (je pense à Madeleine Reich, au début du roman), tantôt dans le passé de cette dernière, tantôt dans le présent de Vauvert à Toulouse, tantôt dans le présent du tueur... Cette structure offre une succession de plans et permet à plusieurs "histoires" de se faire et de se dérouler en même temps, offrant de manière simultanée de nombreuses clefs de l'intrigue.
J'ai particulièrement apprecié le début du roman, lorsque est raconté le passé d'Ismaël Constantin et de Madeleine Reich, à l'université, dans les cours de mythologie. Néanmoins, et c'est là ma première déception de ce roman, je regrette que ce point n'ai pas été davantage approfondi par l'auteur, les notions de rituels notamment, de croyances anciennes, qui justifieraient certains éléments de l'intrigue et auraient donné beaucoup plus de profondeur et de richesse à l'histoire.
Pour ce qui est du déroulement de l'histoire et de l'enchaînement des faits, je ne trouve pas grand chose à dire, il est tout à fait correct, même si on observe des longueurs régulièrement.
L'omniprésence de la neige me paraît un peu lourde, trop insistante. Je pense que l'idée était de faire baigner le lecteur dans cet enfer blanc et froid, mais je pense qu'il en est fait beaucoup trop mention dans le roman. C'est un peu dommage.
Et enfin, si on prend plaisir à retrouver Vauvert et Eva et leurs personnalités si particulières, certaines scènes sont à mon goût un peu niaises, un peu mièvres, " tu es l'unique dont j'ai besoin ", "il rêvait d'elle tout le temps"... bla bla bla. Je pense que l'équilibre est très difficile à trouver entre trop et pas assez, et qu'il fallait bien ça pour faire office de tampon à la violence et au sang, mais à mon sens ici, ça penche un peu trop sur le rose. Dommage.
En somme, c'est un très bon roman mais dont certains points auraient mérités d'être approfondi et qui a un peu trop tendance à ce perdre dans les sentiments par moment (ce à quoi Sire Cédric ne nous avait je crois pas habitué). Je le recommande toutefois.