Le Quatrième mur : une illusion ou une déception ??
"ce qui se jouait sur scène répondait au théâtre de la rue" P.27. Tel est l'objectif du théâtre. C'est un miroir qui reflète la tragédie de la vie.
Georges, metteur en scène français, est arrivé au Liban à la place de son ami juif, Sam, pour monter la célèbre œuvre de Jean Anouilh "Antigone". L'ancien militant se trouve sur un champ de bataille. Afin de réaliser le rêve de son ami, il est obligé de rassembler des acteurs issus de différents horizons politiques et religieux. Durze, palestinien, chrétien, chiite, phalangiste, se sont associés pour réaliser un même rêve de paix « j'étais ici pour la paix, pas pour la guerre. J’ai parlé d'Antigone » page P134.
Pour Georges, Sam incarne le quatrième mur "La frontière du réel" P.39. Grâce à ce combattant grec, Georges a franchi le mur invisible entre la réalité et l'illusion, entre le théâtre et la vie réelle. " Sam incarnait notre combat" dit Georges. « je voulais mettre en scène. Il voulait me mettre en scène» P.33 .
La personnalité de Sam évoque les revendications de l'Homme détestant la guerre et espérant vivre en plein paix. Sam, c'est " l'homme qui voulait vivre et non vaincre " P.21.
En effet, la différence des cultures au sein d'un même Etat est un signe d'essor. Mais est-elle toujours? Dans le cas du Liban, la différence a mené à une guerre où "C'est le Liban qui tire sur le Liban" P.127. on a négligé la valeur de la coexistence pacifique. Avec la mort du héros portant " une kippa sur la tête et une clef [de Jaffa] dans la main" P.326 , la notion de la fraternité au sein de la même nation est perdue.
En bref, il s’agit d’un roman attirant dont le thème est très actuel et qui touche évidemment les pays du monde arabe souffrant des conflits internes.