Le cas beau du cabot qu'a beau cabotiner...
OK OK, même si je ne suis pas encore un exégète de Philip Roth pour ne découvrir que sur la tard les pépites du maître, j'ai très vite pris conscience qu'il ne s'agissait pas ici de ce qui allait constituer une des pierres angulaires de l'œuvre de l'écrivain.
Pour rapide et -presque- léger que peut paraitre l'ouvrage, il n'en regorge pas moins de considérations passionnantes sur la vie, la vieillesse, le désir, la sexualité, la célébrité, et toutes ces choses poussant nos vies qui, parfois, ressemblent à des petits traineaux sur une voie condamnée au fond d'une mine désaffectée.
Au contraire, on peut remercier l'auteur de ne pas avoir étiré plus qu'il n'était nécessaire, ce récit qui trouve une partie de sa force dans sa brièveté. De même, on peut rendre hommage à Roth de nous mener vers une conclusion aussi inéducable avec un talent suffisant pour ne pas nous assommer avec la banalité du thème littéraire employé.
Si on résume, on pourra se contenter de dire que ça se lit très rapidement, et que même s'il s'agit d'une forme de récréation dans la bibliographie de l'américain, cela reste d'un niveau bien supérieur à tant d'autres productions de notre temps et qu'il serait inconscient de s'en détourner pour ces simples réserves.
Contrairement à ce qu'inspire le titre, lire une Philip Roth mineur reste du domaine de l'élévation.
De l'âme.