Le Ragoût du Septuagénaire est un recueil de poèmes et de nouvelles et comme à son habitude, Charles Bukowski met en scène la mélancolie, la tristesse, le dégoût qu'il éprouve envers la vie.
Cette mélancolie et cette tristesse est vraiment palpable au fil des poèmes et diverses nouvelles. Les sujets abordés ne sont guère très originaux, cela reste du Bukowski : alcool, violence et problèmes (avec les femmes, notamment).
C'est précisément pour cela que j'ai particulièrement apprécié Le Ragoût du Septuagénaire. Je n'ai jamais été fan des romans à l'eau de rose et autre happy end.
Voici quelques extraits :
Je regarde autour de moi
je regarde
et
je demande: où sont les
écrivains?
Harry n'aimait pas les grandes pensées. Les grandes pensées pouvaient engendrer de grandes erreurs.
Chaque matin ils se réveillaient en colère et le restaient. Ils ne voulaient pas perdre et ils ne savaient pas comment gagner.
On arriva près du vestiaire et là, je commençai à me sentir riche et, permettez-moi de vous dire que quand on commence à se sentir riche, on marche autrement, on parle autrement et même les doigts de votre main se mettent à réagir autrement.
Tous je suppose, ont
leurs bizarreries
mais dans leurs efforts pour paraître
normal
aux yeux du
monde
Ils les dominent
et ainsi
étouffent leur
originalité.
J'ai gardé la mienne
et je pense sincèrement qu'elle
a généreusement contribué à mon
existence.
Harry lança un regard sur les conducteurs des voitures. Ils paraissaient malheureux. Le monde était malheureux. Les gens étaient dans le noir. Terrifiés et déçus. Pris au piège. Sur les nerfs et sur la défensive. Ils avaient le sentiment d'avoir gâché leur vie. Et ils avaient raison.
La chose importante est la chose évidente que personne ne dit.