Panoramayana
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le 9 avr. 2016
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J’ai beaucoup aimé les premières parties de cette épopée, avant l’exil du prince Râma dans la forêt. La mentalité de ces personnages antiques mène à un paradoxe moral qui m’a toujours fasciné. En effet, le prince Râma étant l’incarnation de la vertu, il est difficile littérairement de détourner la grande destinée qui lui est promise. Tout le monde l’aime, il va hériter d’un royaume, c’est le plus fort, que peut-il lui arriver ? Et finalement la vertu elle-même va bouleverser l’histoire, car c’est le strict respect de la parole donnée qui va chasser Râma de son propre royaume. Tous les personnages se rendent compte que le meilleur principe poussé à l’extrême débouche sur une aberration, une bifurcation qu’il n’est pas souhaitable d’emprunter. Mais pourtant rien ne les fera dévier. Ils s’en lamenteront mais resteront droits ; d’une certaine manière, provoqueront et accepteront leur malédiction.
La seconde moitié de l’épopée m’a semblé moins intéressante, très classique, pas étonnante. On retombe dans une confrontation convenue avec des démons. L’ennemi est clairement défini, tel un shônen, et on sait que le prince Râma sera intouchable. Il va mettre une branlée à tout le monde, et on anticipe tous très bien le dénouement de l’affaire. Enfin, il y a quand même de belles choses. Puisque Râma est exagérément fort, il faut trouver un moyen indirect de l’atteindre. Les démons cherchent à le faire dépérir en lui retirant l’amour de sa vie. Il n’y a que l’absence de sa femme qui puisse l’achever. J’aime cette idée. Et puis il y a le folklore indien. Quand on lit le Râmayana, c’est essentiellement pour cela. Pour le voyage qu’il procure.
Je regrette quand même que l’épilogue ne soit pas plus étoffé. Il contient des idées très originales. À l’aune de leur lecture, celles-ci nous font reconsidérer la totalité des actions du héros. La crédulité du prince Râma lui fait commettre une injustice qui entache sa prétendue vertuosité divine.
La retranscription du texte est bien faite. Simple, efficace, on ne s’ennuie pas. Le ton s’accorde parfaitement avec l’histoire. Ce fut une agréable découverte, même si je ne me réciterai pas ce poème tous les quatre matins ; dommage puisque, dit-on, il purifie les âmes.
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le 28 févr. 2023
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