Je viens de lire, par curiosité, toutes les critiques qui ont été faites sur ce livre. Et je n'en reviens pas. Toutes sont négatives, ou en tout cas pas positives, alors que ce roman est l'une des grandes oeuvres de Marguerite Duras ! Certes, ce n'est pas suffisant, et oui, s'arrêter là peut faire un peu pédant. Je vais essayer de développer et de justifier ce 9 que je lui ai mis, mais je ne promets rien ; j'écris cette critique davantage en réaction aux seules qui ont été faites que par pur esprit critique. Et aussi pour donner un peu envie aux gens qui auraient la curiosité de nous lire avant d'ouvrir le bouquin.

Pour le personnage de Lol, il faut déjà savoir que Margerite Duras s'était inspirée d'une femme qu'elle a rencontré lors d'un bal de Noël dans un asile psychiatrique. Dans le roman, Michael Richardson, le fiancé de Lol, et Anne-Marie Stretter tombent amoureux au premier regard. Lol assiste, participe à cet amour, jusqu'à l'anéantissement, elle se perd de vue. Elle a souffert d'être séparée d'eux, elle aurait voulu les voir jusqu'à l'oubli d'elle absolu. Elle n'a pas souffert d'amour, son bonheur est de voir les autres. Tout cela, je ne l'invente pas, Duras l'a dit elle-même dans une interview par Pierre Dumaillet. Ce roman décrit un état de l'impersonnalité, et c'est ce qui, je pense, peut déranger parfois. C'est à dire... on ne peut pas comprendre Lol, elle nous est étrangère, on ne fonctionne pas de la même façon. On ne peut que la regarder, et l'aimer pour ce qu'elle nous est étrangère, dans sa différence, dans sa folie douce, ou la détester pour ce qu'elle nous échappe et, justement, nous est étrangère.

Ensuite, il y a l'écriture de Duras, très particulière. Pour moi, elle est douce et fluide, c'est de la poésie... je ne saurais pas décrire, on aime ou on n'aime pas Duras. Comme pour Lol. Mais il faut se laisser porter, sans se poser trop de questions. Ce n'est pas un de ces livres qui posent des questions nettes et apportent les réponses nettes à la fin, non, ce livre va soulever des questions, mais aucune réponse. Puis, si l'on relit, on trouve les réponses tout seul. Sans que l'auteur ou Lol ait à les fournir. Ou on ne les trouve pas, et c'est parce qu'elles n'existent pas.

Enfin bref, je ne sais pas si j'ai réussi à faire une bonne critique finalement, ou si je vous ai un peu donné envie de lire ce livre. En tout cas, pour ceux qui en ont toujours l'intention, une seule chose : laissez-vous porter.
Junie
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le 1 mai 2011

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Junie

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