Les éditions Le Bélial publient un nouveau court roman de Ken Liu dans sa collection Une heure lumière. Dans Le regard, un tueur s’en prend à des prostituées et une détective est lancée à sa poursuite. A priori, il s’agit donc d’un cadre classique et très banal loin de l’ambitieux L’homme qui mit fin à l’histoire qui abordait des thématiques aussi fouillées que le voyage dans le temps, le devoir de mémoire ou encore le droit international.
Mais avec Ken Liu l’enquête policière se conjugue avec un univers cyberpunk et transhumaniste qui lui permet de mettre en avant subtilement certaines questions comme les dérives technologiques ou l’être humain “augmenté”.
Avec un rythme incisif, Le regard alterne entre le point de vue de la détective et celui du tueur jusqu’au dénouement final. Il faut reconnaître à Ken Liu un talent certain pour aller droit au but, son écriture percutante et ciselée sans fioritures lui permettant de compenser un certain classicisme dans l’enquête même si indéniablement certains éléments de l’intrigue - et la conclusion - auraient gagné à être plus développés.