Le Requiem des abysses par Brice B
Je ne pensais pas dire du mal d'un roman de Maxime Chattam un jour, et si l'on m'avait demandé quelques années plus tôt, j'aurais été prêt à jurer avec une ferveur inégalée que non, jamais, je ne médirai d'une parution de Chattam.
Pourtant Le Requiem des abysses, avalé en écoutant les oiseaux et les moutons sur une terrasse isolée en pleine campagne, entre la poire et le fromage, a réussi à me décevoir.
Ce bruit sourd de la fatigue, que l'on entendait déjà arriver au loin dans le premier tome de l'histoire, Léviatemps, se fait cette fois ci clairement entendre. L'histoire pourtant est intéressante, mais il manque quelque chose : une sorte de perte d'élan, comme si l'auteur avait le souffle court.
Chattam use également à outrance -et l'outrance nuit toujours- de cette manie littéraire des thrillers américains de ciseler l'histoire en micro-chapitres terminé par une miriade de petites phrases, qui donnent de la gravité.
Un genre de petites phrases comme ça.
Pénibles.
Lourdes.
Inutiles.
Et que l'auteur utilise dans quasiment tous les chapitres.
Quasiment, mais pas tous.
Mais quand même.
Trop.
Si.
Alors lorsqu'on m'a demandé "t'as du les lire, ça vaut le coup ?", j'ai eu une seconde d'hésitation, j'ai réfléchis, et je n'ai pas su mentir. "Non, ceux là non".