"Le Revizor" est une courte pièce de théâtre (ça se lit en une seule fois) écrite par Nikolai Gogol et jouée pour la première fois en 1836. L'oeuvre est basé sur une idée de Pouchkine (que Gogol, comme tous les russes de l'époque, vénérait) et a pour cadre une petite ville de province, dont les notables attendent avec anxiété l'arrivée du "Revizor", un inspecteur général envoyé par Pétersbourg pour faire un peu le ménage dans l'administration. Alors quand ces même notables entendent parler d'un jeune fonctionnaire venant de Pétersbourg et logeant depuis une semaine à l’hôtel local, le doute n'est plus permis: c'est le révizor, venu incognito !
Sauf que bien sûr, c'est pas le cas. Et voilà toutes les grandes figures de la ville, gouverneurs, postiers, gérant de l’hôtel de bienfaisance, qui se retrouvent à faire la cour à un petit fonctionnaire sans le sou (puisqu'ayant tout perdu aux cartes) et qui passait simplement dans cette ville pour faire une pause avant d'aller voir son père.
Gogol est le maître du foutage de gueule. Que ce soit le petit fonctionnaire avide qui profite immédiatement de la situation, le gouverneur corrompu qui se prend à rêver d'un poste de général en chef ou les innombrables notables prêt à balancer n'importe lequel de leurs potes pour s'attirer les faveurs du soi-disant revizor, tout le monde en prend pour son grade. C'est drôle, c'est méchant, il n'y en a pas un pour rattraper l'autre, et pourtant Gogol garde une certaine... je ne sais pas, tendresse ? Ouais, on peut dire ça. C'est du foutage de gueule, mais pas du foutage de gueule cynique ou assassin.
Enfin bon, c'est clairement à lire. Je recommanderais même de commencer par là pour découvrir Gogol.