"Le rire du cyclope", une belle escroquerie
"Le rire du cyclope" peut potentiellement contenter des lecteurs n'ayant jamais posé les yeux sur un Werber (même si l'on reste très éloigné de la qualité des Thanatonautes pour n'en citer qu'un).
En revanche, ce livre décevra plus d'un habitué au Werber. Ce qui m'a personnellement énormément dérangé dans cette oeuvre, c'est cette sensation d'avoir déjà lu l'histoire.
Et en effet, après avoir feuilleté dans ma bibliothèque je me suis aperçue que l'auteur avait simplement repris une de ses nouvelles publiées auparavant dans "Paradis sur mesure". Il l'a simplement un peu remaniée afin d'y incorporer ses deux journalistes-détectives (quitte à recycler, autant aller jusqu'au bout et réutiliser ses personnages) Isidore Katzenberg et Lucrèce Nemrod.
Un peu de poudre aux yeux, des pages en plus, un autre titre et hop le tour est joué! On se retrouve avec un nouveau livre en espérant que cet abruti de lecteur ne verra pas l'arnaque! Parce-que oui, un gag pareil j'appelle ça une escroquerie. "Le rire du cyclope" n'est ni bon ni mauvais. Il ne s'agit ni plus ni moins que d'une pure escroquerie. Le lecteur achète un livre, s'attend donc par conséquent à une nouvelle histoire et on lui sert du réchauffé.
Comment un auteur avec une telle imagination peut-il se contenter de ça? Recycler ses personnages (Isidore et Lucrèce) passe encore mais une histoire? Il n'y a rien de plus désagréable à mon goût que ce sentiment de déjà-lu. On se sent floué. On pensait se délecter d'une nouvelle aventure et on se retrouve simplement avec un trou dans le porte-monnaie (un livre quand même ce n'est pas donné) sans rien y gagner en retour.
"Le rire du cyclope" pourra donc être apprécié des novices du Werber (et encore, mieux vaut lire ses anciennes publications) mais les habitués se sentiront floués. Baisser en qualité passe encore mais arnaquer ses lecteurs est un crime! Un auteur peut faire ce qu'il veut mais ça non vraiment ça ne passe pas.
Quand on en arrive à ce point mieux vaut arrêter d'écrire et laisser un bon souvenir de soi et de son oeuvre.