On peut être très partagé face à cette pièce de théâtre : rien de nouveau ou d'original et pourtant quel sujet fondamental.
Rien de nouveau en effet, tout ou presque est dit dans le titre : le roi se meurt. Le style n'est jamais tonitruant et le vocabulaire est carrément pauvre, une oeuvre donc assez facile d'accès pour tous les écoliers de la nation.
Sur le thème, c'est surtout l'individualisme qui m'est apparu, le dilettante brusquement arraché à sa condition, thème ressassé sans cesse dans bon nombre de fables modernes qui donne lieu ensuite à une rédemption hautement moraliste.
Ici, point de retour providentiel, juste la mort d'un individu-roi qui voit avec lui son univers s'éteindre, thème crucial de l'existence, d'une existence, une seule.
On pourrait pérorer sur les atermoiements de l'âme au bord du précipice et donc sur le regard qui se nécrose avec l'univers contemplé, mais il n'y a rien là de vraiment nouveau sous le soleil de la dépression. Les moribonds, capricieux et autres lunaires y trouveront peut-être une force nouvelle en eux pour surmonter les vicissitudes de la vie qu'ils ne portent parfois qu'en eux.
Une pièce pour écoliers donc.
(Arf, je suis dur avec ces pauvres écoliers, ils vont récupérer notre monde dont il n'y a pas une seule seconde de quoi être fier, leur détresse est donc légitime)