Le Roman de la momie par Gwen21
Contrairement à ce que son titre pourrait légitimement laisser croire, le Roman de la momie n'est pas un roman. C'est un récit qu'il faut rapprocher du conte et plus particulièrement du conte oriental.
Tout y est : le voyage dans un pays enchanté comme est l'Egypte Ancienne décrite ici avec brio par TG, les personnages au caractère entier et passionné, à la limite du manichéisme, la magie, la vieille servante qui s'apparente à une sorcière hideuse, le couple d'amants dont l'amour est voué au désespoir, une femme aimé de trop (oui, quand il y a deux femmes pour un même homme, il y en a toujours une de trop!), les serviteurs dévoués, les sortilèges et les dieux. Bref, TG propose à la curiosité d'un lecteur à l'imagination fertile un conte de mille et une nuits sous le ciel étoilé de l'ancienne Thèbes, à l'époque glorieuse des Pharaons qui dominaient le monde connu.
Alors oui, c'est vrai, je l'accorde à certains lecteurs qui se laissent facilement rebuter dès qu'une description dépasse la longueur d'une phrase, le récit est TRES descriptif MAIS j'ajoute que c'est ce perfectionnisme dans la narration qui permet de compenser une intrigue assez peu prégnante qui réserve assez peu de surprises ; c'est ce souci du détail qui permet de véritablement plonger le lecteur dans un dépaysement total, le transportant véritablement dans l'Egypte des anciens millénaires.
Je reviens à mon fil rouge : le conte. Comme dans un conte, le lecteur trouvera plusieurs incohérences qui lui feront lever le sourcil lorsqu'il s’avérera que les explorateurs anglais venus déterrer de la momie trouveront on-ne-peut-plus facilement une tombe inviolée à exhumer, lorsqu'une humble servante juive sale, vieille et réduite en esclavage se hissera auprès de Pharaon dans son char royal, lorsque Tahoser, notre héroïne, traversera nuitamment le Nil à la nage faisant fi des crocodiles et que les rues de Thèbes, la plus grande ville orientale de l'époque, resteront désespérément vides... De même le lecteur attentif pourra s'étonner qu'un rouleau de parchemin trouvé dans une sépulture puisse, retranscrit en latin, correspondre à ce récit dont la prose est clairement inspirée du style littéraire français du XIXème siècle.
MAIS laissez là tous ces éléments sans importance, fermez juste les yeux (pas facile de lire les yeux fermés, je sais) et laissez-vous transporter dans un monde à la fois féerique et cruel où les princesses aiment avec tant de passion qu'elles abandonnent le luxe pour se faire servante, où les rois sont si épris que leur rage devient leur ruine et que l'histoire est si bien écrite que, vous, lecteur, succomberez à son sortilège envoûtant.