Théophile Gautier est un passionné de l'Egypte ancienne et ça se ressent dans le cœur qu'il met à l'ouvrage. Son livre est scindé en deux parties : l'une sur la découverte d'un sarcophage, l'autre sur les amours de Pharaon envers la magnifique et riche Tahoser, fille d'un grand prêtre d'Egypte. Cette dernière tombe pourtant sous le charme d'un dénommé Poëri, israélite modeste, ce qui donnera lieu à un triangle amoureux des plus dévastateurs. L'avenir de l'Egypte est en jeu, alors on va redresser ses manches et se préparer à un concours de muscles façon de profil parce que Moïse et toute sa clique d'hébreux ne sont pas là pour aller visiter les pyramides...
L'entame du Roman de la momie est très accrocheuse et la seconde partie de la deuxième intrigue est beaucoup plus intéressante que la première. L'auteur a tendance à, galvanisé par son amour pour le sujet et la prétendue immersion du lecteur, nous assommer avec de nombreux adjectifs et des descriptions à n'en plus finir. Cet état léthargique dans lequel se retrouve parfois le récit coupe court à toute passion entreprise pour le livre. Il en devient presque une documentation recherchée et animée par la fougue de Théophile Gautier plutôt qu'un véritable roman. D'ailleurs, il n'en est pas un pour moi. Et c'est bien dommage car la centaine de pages restante est très prenante. Elle arrive après bien des désillusions certes mais elle insuffle une envie irrésistible de dévorer le restant du livre.
Si vous aimez ce thème, je vous le recommande. C'était mon cas et à défaut d'en sortir conquis, je termine ce livre avec l'impression d'avoir fait un bond dans le temps. Le pari n'est donc pas totalement perdu. Gautier perd un peu de sa superbe lorsqu'il s'entête à retranscrire ses illustres connaissances qu'il pioche de-ci de-là, mais retrouve volontiers du poil de la bête lorsqu'il insère son envie de partage dans ses amours romanesques impossibles.
Lire un auteur qui nous abreuve méticuleusement de son savoir, ça aide à être indulgent.