Deuxième opus de la trilogie "la Rivière Espérance".
Comme son titre l'indique, "le royaume du fleuve" c'est la Dordogne sur laquelle des bateliers font naviguer des "gabarres" pour transporter le merrain nécessaire aux tonneliers de la région de Bordeaux, où, semble-t-il, on fait du (bon) vin …
Dans cette deuxième partie, le fils Donnadieu, Sébastien revenu de ses (pesantes) obligations militaires (6 ans, quand même) prend le relais de son père. Mais voilà-t-y pas que son sang républicain s'offusque des résultats des élections et du coup d'état de 1851 qui signe la fin de la république et l'avènement d'un Louis-Napoléon Bonaparte prompt à marcher dans les traces de son oncle. Notre Sébastien participe à quelques émeutes sporadiques rudement réprimées, se fait pincer et est condamné à la déportation en Algérie.
Ce roman, c'est le roman de Marie, celle qui est devenue l'épouse de Sébastien. On l'a connue, timide, aimante, soumise, amoureuse, forte. On la retrouve ici mère de famille et, en l'absence de son mari, prête à prendre la relève sur les gabarres. Et évidemment à défier le Destin.
Encore une fois, le Destin, qu'on sait depuis longtemps chez Signol peu bienveillant, ne va pas se laisser faire et va frapper … Mais heureusement, il reste la belle rivière, les beaux paysages et l'atmosphère de cette vie sans concession où les acquis, sans cesse remis en question, se méritent dans la douleur.
"Un parfum de sureau, d'avoines folles, fusa vers elle, qu'elle inspira profondément, jusqu'au vertige. C'était chaque année à la même époque le même éblouissement, le même miracle, qui lui faisaient ressentir intensément la présence des plantes autour d'elle."
Ah mais que se passera-t-il donc dans le troisième tome de la saga, "L'âme de la vallée" ? À quelle nouvelle menace, nos fiers gabarriers devront-ils faire face ?