Ce qu’il faut savoir sur Snow Crash (titre original), un classique du cyberpunk: Neal Stephenson y invente le metaverse et les avatars et prédit des trucs comme Second Life (le vieux MMO tout mort) ou Google Maps.
Est-ce que vous devriez le lire pour autant? Peut-être pas. Ou bien, contentez-vous des cent premières pages, puisqu’on retrouve tout cela dans les premiers chapitres du roman. Et en effet, ça démarre sur les chapeaux de roues. En plus de ces concepts franchement futuristes (le roman, sorti en 1992, précède l’internet moderne de plusieurs années), nous sert une belle scène d’action en intro. Ca dépote, et la course-poursuite est habilement entrelacée d’infos nous aidant à nous faire une idée des particularités de ce futur absurde.
Seulement, les descriptions d’ambiance ont un peu tendance à se transformer en un vomi incessant d’informations souvent inutiles. Et répétitives. On a vite compris que la Californie du futur est un excès absurde de capitalisme et de marketing. L’humour, au début rafraîchissant, a tôt fait de devenir lassant. L’intrigue tourne autour d’un méli-mélo scientifico-religieux de programmation et d’histoire ancienne. Encore une fois, on est un peu noyé d’infos, mais tout cela ne fait guère de sens. Je commence aussi à m'inquiéter de l’obsession apparente de l’auteur sur la sexualité de son héroïne de seize ans. Qui culmine plus tard dans l’une des pires scènes de cul que j’aie jamais lue de ma vie. Tout finit en apothéose super-cliché. Des explosions, le méchant veut conquérir le monde en lâchant une bombe sur une congrégation de hackers… C’est vraiment tiré par les cheveux, un spécimen littéraire de film d’action de la période, avec un hacker samouraï à la place d’Arnold Schwarzenegger, et des diatribes infusées de LSD au lieu de ses fameuses répliques. Ouip, c’est tellement barré que ça aurait pu être bien, disons simplement que ça n’a pas très bien vieilli.