Cet universitaire et spécialiste de Sade et Diderot présente une étude des moeurs du XVIIIème et des lettres de ce siècle faisant état de la liberté sexuelle. Perçue en l'absence d'entrave, elle peut être pratiquée par ruse, violence psychique, voire physique, mais à la condition de respecter l'étiquette du raffinement. Ces deux auteurs, Choderlos de Laclos, Crébillon notamment, l'art de vivre de Louis XIV servent de bases à cette analyse. Il est expliqué comment sont stimulés chacun des sens, simultanément, pourquoi il est nécessaire de s'adonner à son penchant pour le luxe et de la délicatesse apparente. La lenteur et l'usage des miroirs paraissent d'agréables artifices, qui peuvent se retourner contre leur utilisateur.
Cet ouvrage est informatif et didactique, mais - me - met mal à l'aise, par son absence de critique et de prise de recul. Il serait certes anachronique d'analyser ces comportements amoureux avec l'unique regard d'aujourd'hui, mais ces usages posent tout de même des problèmes éthiques, dans une société aspirant à l'humanisme et où l'égalité semble fort encore les femmes, la figure de Mme de Merteuil, des Liaisons dangereuses détonnant dans ce parterre, mais pour qui l'histoire finit mal.
Ce livre est donc intéressant, certes, à titre documentaire, mais à prendre avec distance et esprit critique.