De Gemmell, j'avais déjà lu l'intégrale du cycle de Drenaï.
Pour moi, c'était un peu le prototype de la fantasy " moyenne ". Distrayant, pas désagréable, mais pas exempts des défauts trop souvent inhérents au genre : style assez faible, héros trop puissants, manichéisme et j'en passe.
Avec Troie, Gemmell fait un bond en avant considérable. Je ne sais si cela est dû à l'évolution de son style avec les années, à un effort particulier pour ces ouvrages ou à une traduction de meilleure facture, mais la plume ( sans être transcendante ) est nettement plus subtile est agréable.
Ce récit, plus proche de la revisite historique romancée que de la fantasy, évite la plupart des écueils
auxquels je m'attendais à être confronté. L'histoire, dotée d'une belle ambition, revisite les guerres de Troie sans prendre par la main le lecteur qui aurait séché les cours de mythologie ou de grec. Les personnages, très nombreux, ont cette-fois une psychologie plutôt crédible et le piège du manichéisme et presque totalement évité.
Si Gemmell n'évite pas totalement deux défauts que je reprochais à son cycle de Drenaï ( description exagérée des combats et romance trop lourdes ) ils sont ici moins prégnants et volontiers éclipsés par le plaisir que l'on prend à découvrir comment Gemmell joue avec la mythologie ( le Cheval de Troie, Ulysse... ). La volonté d'ancrer la mythologie dans le réel souligne le goût évidant de l'auteur pour ces époques qu'il raconte.
Agréable à lire, captivant de bout en bout, pas dénué d'ambition, Troie surclasse pour moi de la tête et des épaules un cycle de Drenaï trop facile et si souvent porté aux nues. Une vraie bonne surprise.